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L’Odyssée des gènes – Evelyne Heyer – 2020

Le plus proche du chimpanzé est l’humain ; un chimpanzé est plus proche d’un humain qu’un gorille.

ADN humain = 3 milliards de paires de nucléotides (les molécules A,C,T,G) soit 750 tome de la Pléiade. Il est similaire a celui du chimpanzé a 98,8%. Cette différence de 1.2% représente tout de même à 35 millions de paires de nucléotides.

Notre espèce est celle qui possède le moins de diversité génétique : nous sommes tous identiques a 99.9%. Les chimpanzés ont deux fois plus de différence, les orangs outangs 3 fois plus ; ce sont simplement des populations plus anciennes. L’homme et l’orang outang ont divergé il y 14 milliards d’année. Hommes et chimpanzé se séparent il y a 7-8 milliards d’année.

Un gros cerveau ; 2 hypothèses ; le cerveau écologique (nécessite de trouver des aliments éparpillés et disperses dans l’environnement. Il est plus dure de trouver des fruits mures que de manger des feuilles) et le cerveau social (des groupes de plus en plus grands demandent une socialisation plus fortes, le cerveau se développe)

Le feu a été domestiqué vers – 400 000 ans.

La bipédie date de 3 millions d’années. Changement de la conformation du bassin rendant l’accouchement de plus en plus complexe alors que la taille du cerveau augmente ; le bébé humain nait immature, avec un cerveau a 23% de taille adulte, obligeant a une longue phase juvénile qui permet de construire des relations sociales complexes. Seul espèce (avec les cétacés) ou les femelles survivent après la période de reproduction ; elles participent au soin des enfants et ainsi à la survie du groupe. Au-delà, l’entraide sociale s’est développé très tôt (1.8M au moins et prouvé a Dmanissi).

-2 millions d’années, première sortie d’Afrique.

– 300 000 premiers homos sapiens

ADN mitochondrial montre une Eve mitochondriale de 150000/200000 ans, hypothèse de la sortie d’Afrique pour homo sapiens. Il n’y a donc pas eu d’évolutions parallèle de population humaines en Afrique, Asie et Europe, mais une seule en Afrique qui en est sortie il y a 150 000 ans +/-.

La sortie d’Afrique est estimée génétiquement à – 70,000 ans, issue de population de l’Afrique de l’Est. (Des populations sapiens sont sorties entre 150-200 000 ans (on en trouve en Israël) mais n’ont pas laissé de traces génétiques, de descendance). On a comparé les génomes des populations extra-Africaines avec les Africains contemporains.

-70 000  ans, rencontre avec Neandertal qui lui descend d’une espèce sortie d’Afrique vers -700 000 ans. Nous sommes proches à 98,87%. 2% de l’ADN humains est Neandertal.

Plus l’ADN Neandertal est fonctionnel, moins on le retrouve dans le génome humain : cela signifie que plus le génome inclue des gènes néandertaliens, plus son espérance de vie (et donc de se transmettre0 chute. Le patrimoine génétique de Neandertal était de moins bonne qualité que celui de sapiens ; accumulation de mutations délétères du a une consanguinité importante dans des groupes de petites tailles.

Les sapiens ont aussi laisse des gènes aux Neandertal. Mais cette ADN ne se rencontre plus aujourd’hui : les sapiens qui se sont croisés avec Neandertal n’ont pas laissé de descendance.

La rencontre sapiens-Neandertal s’est faite a la sortie d’Afrique, au moyen orient (car tous les sapiens asiatique, papous ont des gènes néandertaliens. La génétique suggère que seulement 150 rencontres donnant un enfant sont responsables des 2% de gènes Néandertalien aujourd’hui.

Les Neandertal étaient jusqu’à 10 fois moins nombreux que Sapiens. La pression sur les ressources a poussé à la fragmentation de son territoire après l’arrivée de sapiens, et peut-être un effet de consanguinité dans des groupes de plus en plus petits (non démontré) aurait eu raison de Neandertal.

Les femmes sapiens auraient trouvé plus à leur gout les hommes néandertaliens…

6% de Denisova chez les aborigènes et les populations de Nouvelle-Guinée. Bien plus répandu géographiquement en Asie au départ, une nouvelle vague de colonisation de l’Afrique aurait remplacé ces derniers partout sauf dans ces deux régions éloignées.

Homo heidelbergensis, considéré comme l’ancêtre de Neandertal, a Sima de los Huesos date de 400 000 ans et son génome ressemble à celui de Denisova, plus que Sapiens ou Neandertal…

-50000 la colonisation de l’Australie.

50000 d’après la diversité génétique des populations, 65000 pour les traces archéologiques de population qui n’ont pas laissé de descendance génétique.  Isolement géographique entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest se traduit par des différences génétiques assez marquées entre les aborigènes.

Les aborigènes ont développé un ensemble de règle de mariage sophistiqué, considéré comme l’un des plus complexe au monde, et qui assure des échanges limités entre populations distantes. (Chaque aborigène appartient à un sous-groupe (jusqu’a 8, appeler ‘skin’) et seul certains skins peuvent se marier entre eux (avec des différences selon le sexe e.g. une femme x peut marier un homme Y ; un homme x peut marie une femme Z etc.), leur enfants appartenant à deux skin différents selon qu’ils sont garçon ou filles (ils devront donc se marier avec un skin différent de ceux de leurs parents etc. etc.)  

Les pygmées, ensemble disparate d’une quinzaine de populations, tous petit et+/- chasseurs-cueilleurs, ils se nomment entre eux les Kola, Bongo, Aka et Baka. Pas de langue commune, il partage +/- celle des voisins Bantou mais peut être une origine commune encore à découvrir. Groupes sans chef, égalitaires dans la distribution des produits de la chasse. Les femmes chassent – sauf l’éléphant- et les hommes s’occupe des enfants. Très bonne connaissance des forets, réputés pour être médecin et sorcier ; peu de mariages avec les populations voisines mais beaucoup d’échange. Génétiquement ils ont une origine commune, séparé des voisins villageois il y a 60000 ans, et les pygmées de l’est et de l’ouest se sont séparés il y a 20000 (le changement climatique = sècheresse= a fragmenté les forêts en même temps que leur populations)  qui ont pourtant encore des similarités en termes de techniques de chasse, de collecte, de musique (ils maitrisent le contrepoint, une forme musicale considéré comme le nec plus ultra en Europe=Bach). Ces populations différent entre elles plus que les populations d’agriculteurs autour : plus de disparités génétique entre deux population pygmées qu’entre des européens et des asiatiques. De petites populations et des échanges par mariage rares permettent une dérive génétique rapide (variances passent rapidement d’une génération à l’autre) et les groupes évoluent indépendamment les uns des autres. 

 Les populations tranchent sur le plan de l’ADN avec celle de l’Est européen. Cela tranche avec une certaine homogénéité culturelle.

L’adaptation à l’ensoleillement remonterait à environ 1.2 millions d’années, date à laquelle on estime que les poils qui nous protégeaient ont disparu. On a longtemps pense que La couleur de peau foncée avait disparu rapidement en Europe, or elle semble avoir été remplacée par des peaux claires vers -30 000 a l’est et au moyen orient, et elle a perduré jusqu’à – 10,000 (homme de Cheddar, le plus vieil anglais) et -5,000 (au Danemark, de l’ADN dans un chewing-gum en résine…)

La préférence sexuelle pourrait aussi expliquer certains traits pour lesquels on a du mal à concevoir un avantage : la barbe en Europe, les yeux bridés en Asie.

C’est la croissance démographique qui a été le moteur de la domestication, et non l’inverse. Et une accélération démographique a ensuite suivi la transition néolithique.

En Europe, il y a eu une arrivée de nouveau migrant et de nouvelles techniques au néolithique. Les premiers agriculteurs sont génétiquement similaires aux agriculteurs d’Anatolie.

Une seule mutation explique majoritairement la tolérance au lactose dans les populations européennes, trois dans les populations africaines et une dans les populations du Moyen-Orient. Bel exemple d’évolution convergente ou des mutations différentes ont abouti aux mêmes résultats biologiques. Ces mutations ont commencé à se reprendre vers – 5000 en Europe.

C’est au néolithique qu’on voit naitre les premières caries (consommation de bouillie de céréales).

Nous ne sommes pas les descendants directs de ces agriculteurs d’il y a 7000 ans. Il y a eu un apport génétique majeur à l’âge de bronze (-3000  a – 1000) de peuple venu du nord de la Caspienne – la culture Yamnaya.

On peut tracer l’origine géographique d’un individu à 500km près uniquement si les 4 grands-parents viennent d’un rayon de 100km (cet enracinement local fourni une image du début du XXème siècle, avant l’exode rural et les grands mouvements a grande échelle su XXIème.

Il y a 5000 ans, rencontre pygmées-bantous. Il y a des flux de gènes agriculteurs vers les pygmées, mais pas l’inverse. C’est dû au fait que seuls les hommes agriculteurs marient des femmes pygmées (et c’est très rare- les pygmées sont considérés comme inferieurs) et que les femmes et leurs enfants finissent par revenir au campement pygmées (après divorce, à cause des discriminations).

Pour les pygmées, si un enfant meure en bas âge, le suivant portera le même nom et ne sera pas forcement déclare. Pour ces parents il s’agit en quelque sorte du même enfant. La petite taille n’est pas une adaptation à la foret (les peuples européens vivant en forêt ne sont pas petit), mais plus une adaptation à la thermo régulation. Dans un environnement chaud et humide, il est avantageux de produire moins de chaleur corporelle. Hypothèse qui reste à valider.

Expansion Bantoue rapide, en moins de 2000 ans, du Cameroun au Zimbabwe ou l’Afrique de l’Est ou les populations de langue bantoue sont proche génétiquement des populations du Cameroun.

Dans le pacifique, le peuplement a eu lieu il y a 3000 ans, au Vanuatu, par des population venant de Taiwan – les Lapita – qui ont contourne la Papouasie pour arriver par le nord via les Philippines. Les populations découvertes en Océanie éloignée n’ont pas de gêne Papoue, seulement des gènes du sud est asiatique.  Les mélanésiens sont des papous, les polynésiens sont asiatiques. Plus tard, une fois mélangés avec les Papoues ils coloniseront le Pacifique de l’Est, jusqu’à l’ile de Pâques (vers l’an 1000).

Le lien entre diversité génétique et diversité culturelle n’est pas absolu. Le Caucase est un point chaud de diversité linguistique avec de fortes particularités génétiques. A l’inverse, le Cameroun, aussi un point chaud de diversité linguistique, montre un faible niveau de différentiation génétique entre population.

 A petite échelle, famille et clan, il y a un apparentement biologique. La tribu est seulement un regroupement socio-politique, sans apparentement biologiques entres groupes (en Asie centrale).

Guerre de berceau : après la perte de la nouvelle France au profit de l’Angleterre, l’église vers 1800+ se lance dans une guerre démographique, poussant les couples à avoir beaucoup d’enfant. Les familles de 10 enfants ne sont pas rare, allant jusqu’à 25… ce n’est que dans les années 70-80 que les Québécois s’affranchiront des règles du clergé et feront leur transition démographique.

L’effet fondateur : les fondateurs de la nouvelle population emportent avec eux un pool de gènes limité (puisque c’est un sous-groupe d’une population plus large). La fréquence de certains gènes devient beaucoup plus importante dans la nouvelle population et se transmet plus largement à la descendance. Très rapidement des caractéristiques ou maladies rares dans la population peuvent devenir majoritaire dans le nouveau sous-groupe.

Les pygmées se sont isoles des populations voisines il y a 70000 ans. Les San il y a 120000 ans, avant même que sapiens ne sorte d’Afrique. Il y a plus de différence génétique entre un pygmée et un Africain non pygmée, qu’entre un Européen et un Asiatique.

Ethnocentrisme est une caractéristique de l’espèce humaine : en termes évolutifs il vaut mieux partager ses ressources avec quelqu’un de son groupe, qui pourra dans le futur vous rendre la pareille. Ce mécanisme de réciprocité fait de nous un être social adapté á la coopération. Pour cette raison nous sommes doués d’un sens inné de l’équité, de la détection des tricheurs (qui permet de punir le tricheur qui ne joue pas collectif).

La transition démographique a pris 150 ans dans certains pays en Europe. De 15 a 20 ans en Iran…

Le Peuple des Humains – Lluis Quintana-Murci – 2021

Le génome humain est constitué de 3.2 milliards de nucléotides, seulement 2% est codant, c’est-à-dire contient de l’information génétique qui va se traduire en protéine pour faire un être vivant, avec 20,000 gènes codant les protéines. 98% est non codant et implique en grande parties dans des fonctions régulatrices. L’ADN mitochondrial contient 16,500 nucléotides et 37 gènes.

Chimpanzés et bonobos sont les espèces les plus proches des humains, avec environ 1.4% de différences nucléotidiques par rapport a nos génomes. C’est un taux moyen portant sur la totalité du génome : le taux de divergence entre espèces de primates varie considérablement selon la région du génome étudié.

Les génomes de deux humains pris au hasard sont différents d’environ 3 millions de nucléotides, soit 0.1%.

Même si une distinction des populations humaines sur la base de leur génétique est possible, il n’y a pas de différences  tranchées entre groupes humains. Aucune mutation propre a un seul continent ou une seule région n’a été retrouvée chez 100% d’une population humaine.

Les analyses du génome d’Otzi (il y a environ 5300 ans) ont révélé une affiliation avec les habitants moderne de Sardaigne.

En 2010 le premier génome entier d’un néandertalien a été séquencé : ce génome ressemblait plus á celui des Eurasien qu’a celui des Africains d’aujourd’hui. Il s’est produit un échange génétique il y a environ 50,000 a 60,000 entre néandertaliens et ancêtres de non-africains d’aujourd’hui.  Les Eurasiens ont 2 ou 3% de matériel génétique provenant de Neandertal. La séparation d avec les humains modernes s’est produite  il y a entre 550 000 et 765 000 ans environ.

Le chromosome Y de Neandertal est un chromosome Y plutôt d’origine Homo sapiens, introduit dans le génome entre 100 000 et 370 000 ans.

L’analyse du génome dénisovien montre que les dénisoviens se seraient séparés des néandertaliens il y a environ 400 000 a 440 000 ans. Suite à des métissages il y a 45 000 a 30 000 ans, les Eurasiens portent moins de 1% du matériel génétique dénisovien, a l’exception des populations du Sud-Est Asiatique et du Pacifique avec un pourcentage d’héritage dénisovien de 3.5%.

Notons que certaines régions du génome humain peuvent avoir jusqu’à 64% d’héritage archaïque. Toutefois il y a une forte sélection contre l’introgression archaïque en particulier chez les gènes codant des protéines, probablement du fait de ses effets délétères chez l’humain moderne.

Modèle multirégional : évolution parallèle d’erectus vers sapiens partout dans le monde, avec des échanges génétiques entre les différentes populations continentales, ce qui expliquerait les traits phénotypiques communs.

Les populations africaines présentent le plus haut niveau de diversité génétique de la planète. En outre, la diversité des populations  non Africaine diminue au fur et a mesure que l’on s’éloigne de l’Afrique.

On ne dispose toujours pas d’une réponse claire et fiable qui fasse consensus. Selon le modèle multirégional, Homo sapiens n’a pas une origine géographique unique en Afrique, mais pourrait avoir évolué, dans divers endroits du continent, à partir de formes plus anciennes qui se seraient ensuite métissées entre elles, et avec des hommes archaïques.

Les scientifiques ont détecté chez les populations africaines du matériel génétique provenant d’un autre hominine. Ce matériel génétique est ni néandertalien ni dénisovien et est estime à hauteur de 2% à 8% même si le degré de métissage archaïque reste toujours controversé.

Les pratiques agricoles se sont répandues en Afrique avec les migrations dites bantoues. Seules quelques populations ont ensuite conservé un mode de vie chasseurs-cueilleurs – les Pygmées en Afrique centrale, les Khoisan au Sud, les Hadza et Sandawe a l’Est. La separation la plus ancienne est celle des Khoisan, datant de 260 à 350 000 ans, donc peut apres la naissance d’homo sapiens.

Diverses études ont révélé des relations génétiques entre Khoisans, Hadza et Sandawe de l’Est et suggère que le territoire des Khoisans était bien plus vaste et s’étendait jusqu’à l’Afrique de l’Est. Une hypothèse également soutenue par les données linguistiques : les Khoisans et certaines populations de l’Afrique de l’Est utilisent des langues à clics.

Sur base de la linguistique et de l’archéologie, nous savons que, il y a 4 000 a 5 000 ans, les peuples de langues bantoues, vivant entre le Cameroun et le Nigeria, ont commencé a maitriser l’Agriculture – et la maitrise du fer. La plupart des populations de l’Afrique Sub-Saharienne aujourd’hui parle l’une des 500 langues de la famille bantoue. Il n’y a pas de doute qu’il y ait eu migration des peuples bantous (et non pas uniquement de diffusion de pratiques).

Les Bantous auraient d’abord traversé la forêt équatoriale pour ensuite suivre leurs voies migratoires vers l’est et le sud.

Les pratiques agricoles en Afrique de l’Est semblent s’être développées indépendamment dans le Sahel il y a environ 7 000 ans, et dans les hauts plateaux Ethiopiens il y a entre 7000 et 4000 ans.

Lors d’un événement migratoire appelé Back-to-Africa, des populations du Levant auraient apporté la composante génétique d’origine eurasienne au cours de 3000 dernières années.

L’histoire de l’Europe en 4 étapes : colonisation a partir du moyen orient il y a 45 000 ans ; recolonisation de l’Europe après un fort dépeuplement au profit des refuges méridionaux (sud de la France, Espagne, mer Noire) il y a 15 000 ; Arrivée de la culture agricole il y a environ 11 000 en provenance d’Anatolie ; migration des populations de l’Est au début de l’âge de Bronze il y 4 500 ans et qui auraient répandu les langues indo-européennes.

Une division génétique claire sépare les populations du Nord et celles du Sud de la France, avec une ligne de rupture le long de la Loire, qui a longtemps été une frontière politique et culturelle entre royaumes et comtes du Nord et du Sud.

Les Finnois, les Sardes, les Basques ou les juifs ashkénazes : leur histoire démographique, géographique et culturelle a conduit à une différenciation génétique plus importante. A l’inverse, les Hongrois, bien que parlant une langue finno-ougrienne, ressemblent génétiquement a leurs voisins géographiques de langue indo-européenne. Il y a eu remplacement linguistique qui n’a pas été suivi d’un remplacement génétique. C’est un phénomène que l’on nomme « dominance d’élite » lorsqu’une élite impose une nouvelle langue mais ne se mélange pas avec la population locale.

La sortie d’Afrique il y a 120 000 a été une impasse et aurait très peu contribué a la diversité génétique. Cependant quelques 2% du génome des Papoues semble présenter une signature typique de cette sortie.

Les données génétiques montrent  que l´on peut diviser les populations en plusieurs groupes génétiques qui correspondent a quelques exceptions aux familles linguistiques : altaïques, sino-tibétain-tai ;hmong ; austro asiatique, austronésiennes et indo européennes.

On trouve en Asie  des exemples de continuité populationnelle jusqu’à nos jours : le séquençage des génomes d’individus ayant vécu au Tibet, Corée du Nord ou Japon il y a 1 000 ou 7 000 montre qu’ils sont très proches des populations d’aujourd’hui.

Les populations austronésiennes, de Taiwan a la Polynésie, seraient originaire des de la cote Sud Est de l’Asie de l’Est.

Quand a l’Asie du Sud Est, les populations viennent de plusieurs populations ancestrales : populations de Andamans, du Sud de la Chine  (introduisant l’agriculture il y a 4 000 ans) notablement.

Lapita période, il y a 3 000 ans. Les populations étaient proches des Taiwanais d’aujourd’hui. Mais 70% du génome des populations du Vanuatu et Tonga est d’origine Papoue. Cela indique une vague de peuplement asiatique (langue austronésienne) qui aurait remplacé une partie de la population Lapita.

Les travaux établissent qu’il y a bien eu un métissage entre amérindiens de l’Amérique du Sud et les polynésiens de l’Est il y a environ 800 ou 900 ans, bien avant l’arrivée des Européens en Polynésie il y a 300 ans., cette rencontre aurait eu lieu aux iles Marquises comme l’avait prédit Thor Heyerdahl.

Les aborigènes et les populations mélanésiennes  présentent la proportion la plus élevée du globe de matériel génétique d’origine dénisovienne.

Jean Jacques Hublin a permis d’élargir l’aire de répartition des dénisoviens au plateau tibétain.

La séparation entre Denisova et Neandertal date d’environ 500 000 ans. Le métissage de Dénisovien avec Sapiens a eu lieu à plusieurs reprises. Le dernier évènement aurait eu lieu entre 50 000 et 20 000, ce qui indique que l’homme de Denisova aurait survécu au Néandertaliens qui se sont éteints il y a 40 000 ans. Il y a peut-être eu un métissage avec les populations Papoue il y a seulement 15 000 ans.

La majorité des Amérindiens descendrait ainsi d’un seul élément migratoire qui aurait eu lieu il y a 15 000 (en provenance de l’Asie du Nord Est et de la Béringie), alors que les eskimo-aléoutes tiennent leur diversité génétique d’un mélange de différentes vagues de migration il y a 4 500 ans (cultures de Saqqaq, provenant de Siberie) et 1 000 ans (culture de Thule) qui sont a l’origine des Inuits actuels.

Dans les populations de grand effectif efficace, la sélection naturelle est théoriquement plus efficace, les mutations délétères sont éliminés plus souvent que dans les populations a petits effectifs ou les effets de la dérive génétique sont plus forts.

Les populations non Africaines ont une proportion de variantes délétères par rapport aux populations Africaines. Cette observation est cohérente avec une sélection moins négative moins efficace au sein de petites populations (e.g. Européens, Asiatique). Les Québécois, issue d’un fort effet fondateur,  ou les Finlandais, issue d’un goulet d’étranglement connaissent une proportion encore plus importante de mutation délétère.

Le gène FOXP2 (nommé ‘gène du langage’, à tort) : deux mutations se sont accumulées seulement dans la ligné humaine au cours des 6 derniers millions d’années d’évolution.  Le gène est resté pratiquement intacte durant les 130 millions d’années des vertébrés a partir de la souris.

La pigmentation de la peau est un phénotype qui a été fortement influencé par la sélection naturelle. Ce n’est pas le cas de la pigmentation des cheveux ou des yeux. D’autres facteurs ont joué : évènements démographique, dérive génétique, sélection sexuelle…)

La préférence des hommes pour les femmes à la peau claire en Asie a contribué à accentuer cette tendance chez les femmes en raison d’un besoin accru de vitamine D pendant les périodes de grossesse et de lactations.

Le gène TRPM8 impliqué dans la détection du froid s’est répandu par sélection positive il y a environ 25 000, coïncidant avec le dernier âge glacière. Sa distribution varie de 5% chez les Nigériens à 88% chez les Finlandais. Mais il y a un prix a payer pour cette adaptation au froid : une vulnérabilité plus importante a la migraine.

La petite taille des chasseurs-cueilleurs de la forêt serait plutôt d’origine génétique, et pas d’ordre environnemental (liée aux ressources nutritionnelles) et que la petite taille aurait été un trait adaptatif pour la vie en forêt tropicale.

La mutation impliquée dans l’adaptation génétique a l’hypoxie chez les Tibétains se retrouve également dans le génome de l’homme de Denisova.

L’analyse génomique des Bajau (les nomades de la mer) a révélé qu’ils se sont adaptés à travers une hypertrophie de la rate (ce n’est pas une plasticité phénotype, résultant de la pratique) : cet organe fournit l’apport nécessaire d’oxygène par l’expulsion des globules rouges sous contrôle génétique. Un phénomène d’adaptation génétique à des pratiques culturelles, comme pour le cas de la consommation de lait associée à la pratique de l’élevage.

La perception du gout amer est génétique : le phénotype gouteur varie de 75% dans le sud-est Asiatique et la Pacifique à environ 50% en Europe, voire à presque 100% dans les populations d’Amérindiens.

La mutation dite HbS dans l’hémoglobine : c’est l’un des exemples les plus frappants de sélection naturelle maintenant une mutation délétère à haute fréquence dans la population en raison de la protection qu’elle confère contre le paludisme. En revanche, les porteurs de deux HdS développent une forme d’anémie souvent mortelle.

Les signaux d’adaptation génétique aux coronavirus sont uniquement observés chez les populations originaires de l’Asie de l´Est et absents dans toutes les autres populations du monde.

La proximité génétique entre les individus a tendance a être plus grande entre populations parlant la même langue : un trait culturel peut influencer la distribution de la diversité génétique.

Il y a 3 grand types de filiations : patrilinéaire (45% des sociétés) ou c’est le père qui transmet la parenté ; matrilinéaire (12%) et cognatique (39%) ou les deux parents transmettent la parenté (comme en Europe ou nous appartenons aussi bien à la famille de notre père que de notre mère).

Un individu appartient à un lignage, les lignages à des clans, les clans aux tribus. Lignage et clans correspondent à des entités génétiques. Les tribus résultent d’un regroupement social et non biologique. L’ancêtre commun d’une tribu correspondrait plus à un ancêtre mythique.

La diversité génétique des poux de tête et des poux de corps suggère que les premiers vêtements sont apparus en Afrique il y a au moins 100 000 ans.

Notre étude montre que les ancêtres des chasseurs-cueilleurs de l’Afrique centrale ont connu une période de remarquable essor démographique. Ce succès les aurait contraints à adopter un nouveau mode de vie et à recourir à l’agriculture pour subvenir à leurs besoins croissants (ce n’est donc pas l’agriculture qui a entrainé une augmentation de la population au départ).

Les hommes agriculteurs se sont métissés avec des femmes pygmées, mais l’inverse est rare.  Les pratiques culturelles liées au sexe laissent des traces dans le génome que les outils modernes nous révèlent.

Il y aurait eu au cours de l’évolution un avantage sélectif en faveur des individus bénéficiant de gènes capables de stocker les nutriments en période de famine. Ces gènes seraient en partie responsables de l’épidémie de diabète et d’obésité aujourd´hui (le gène économe).  La plupart des études ont mis à mal cette hypothèse, sauf peut-être pour une étude sur une mutation affectant la population de Samoa.